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Avis de parution

« La Légitimité » de Saint-Bonnet enfin en librairie !

Après sa période de souscription, l’imposant volume La Légitimité d’Antoine Blanc de Saint-Bonnet est enfin disponible.

Un beau pavé de 624 pages, originellement paru en 1872, et qui fait une suite à La Restauration française du même auteur. C’est une critique en règle du libéralisme que Saint-Bonnet sent s’installer durablement en France, mais c’est aussi un jet d’espoir vers le relèvement providentiel du royaume…

« [U]ne première concession de principe à la Révolution appelle celle-ci tout entière. […] Ce qu’il y a de plus à redouter dans le libéralisme, c’est qu’il ignore entièrement de quel principe il est issu : la raison ne sait où l’atteindre. […] Comme en philosophie, le vrai danger en politique est dans le commencement de l’erreur. […]
» Le libéralisme est le passage qui conduit à l’abîme. Il est le terrain provisoire sur lequel la société et la Révolution semblent s’entendre pour toujours, mais où cette dernière recueille des forces nouvelles pour nous étouffer. Aujourd’hui le libéralisme n’est là que pour offrir périodiquement à la Révolution le moyen de monter d’un degré, s’attribuant alors l’honneur de l’avoir à jamais fixée. Il se modifie de la sorte sans cesser d’être lui, et chaque fois la société, par un compromis douloureux, cède un terrain que la Révolution vient occuper définitivement. Ainsi des portes de la vérité jusqu’au fond de l’erreur, il entretient à nos frais la route où les peuples s’avancent en dormant. Quand ils s’éveillent, il n’y a plus pour eux de retour. […]
» L’Empire fut le couronnement du libéralisme, autrement dit l’installation du césarisme : la plus parfaite substitution de l’homme à Dieu, de l’État à l’Église qui ait eu lieu en dehors de l’Empire romain, ou, si l’on veut, de l’Empire ottoman. […]
» Les hommes ont retiré au Créateur ses droits sur la Création, et ils espèrent garder les leurs ! Ne pouvant compter sur eux-mêmes, ils veulent compter sur l’État, lequel a pris la place de l’Église. Et pourquoi compter sur l’État ? parce qu’il dispose de la force ? Mais, chez les êtres moraux, cette force obéit à la force morale, que celle-ci s’égare ou suive son chemin ! […]
» L’orgueil : voilà le fait, voilà l’essence de la Révolution. […] Par suite de l’état de la nature humaine, mettez le bien et le mal en champ clos, et le mal renversera le bien. De même, toute lutte à armes égales entre la vérité et l’erreur sera la victoire de l’erreur sur la vérité.
» De là l’urgence de l’autorité : autorité spirituelle, pour protéger la vérité contre l’erreur ; autorité civile, pour protéger le bien contre le mal… Hors de ce point de vue, il n’y a plus de politique. […]
» Il n’y a pas que des lois chez les hommes ! L’exemple est la seconde autorité, puisqu’il est la source des mœurs. […]
» La démocratie est une cessation du mouvement d’ascension vers la vie, dès lors une dissolution de la Société. […]
» Dès que les peuples échappent aux croyances, ce n’est point pour s’élever dans les idées, mais pour retomber dans les sens. […]
» Lorsqu’il n’existe plus de noblesse pour étendre l’action de l’Église, pour prolonger et répartir l’autorité, l’État ne peut plus agir, dans le fait, que par le despotisme, puisque le pouvoir reste seul… […] Agriculture et Royauté chrétienne, au lieu d’une loi athée dans une constitution anglaise, sont les deux conditions du bonheur : c’est le lot que le ciel a fait à la France, et ce sont les deux éléments de sa constitution. »

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