Pour clôturer l’été 2023, le numéro 125 de l’excellente revue trimestrielle Le Sel de la terre, éditée par les dominicains d’Avrillé, présentait à la page 168, dans la rubrique « Parmi les livres reçus », une courte et aimable notice sur l’ouvrage de Cristina Siccardi L’Hiver de l’Église après le concile Vatican II.
La vie dans une ville portuaire alterne avec les scènes de mer, qu’il s’agisse de traversées, de parties de pêches ou de courses de bateaux. Le chapitre de la tempête, entre autres, inspira fortement l’académicien français René Bazin dans son Gingolph l’abandonné, de 1914, qui se passe à Boulogne-sur-Mer. Cet écrivain français s’inspire encore de Sotileza en en renversant le caractère moral de ses personnages : les pêcheurs de Boulogne, contrairement à ceux de Santander, n’ont plus de chapitres corporatifs pour les protéger ni de prêtre pour les guider. Ils n’ont plus que la misère au lieu de la pauvreté. Enfin, le mauvais mariage final du héros de Bazin et le contre-pied du mariage judicieux qui couronne Sotileza, où toute l’intrigue et toutes les péripéties, même anecdotiques, s’enroulent de près ou de loin autour des émois que la belle héroïne suscite autour d’elle auprès de jeunes gens de bonnes mœurs malgré la pauvreté crasse de certains. Autant Pereda immortalisa avec fidélité et sans lourdeur les garde-fous qui conservaient une société typiquement pittoresque, autant Bazin décrivit ce qu’il advenait de cette dernière dès que l’on avait retiré ces premiers. C’est une face magnifique de la société côtière espagnole d’antan, non sans similitudes avec les sociétés littorales françaises d’ailleurs, qui s’offre aux lecteurs avec un style original et inimitable qui fit, en son temps, tout le succès de l’académicien cantabrique. On tient cet ouvrage pour l’un de ses principaux chefs-d’œuvre.